Principaux résultats

Date de dernière mise à jour des résultats : 23/08/2013

L’environnement alimentaire et le statut socio-économique influent sur les taux d’obésité à Seattle et à Paris

Objectifs de l'étude : Lien vers l'étude concernée

Date de diffusion : 08/2013

L’objectif était de comparer les associations entre l’environnement alimentaire appréhendé au niveau individuel, le niveau socio-économique et les taux d’obésité dans deux villes : Seattle et Paris. Les analyses de la « Seattle Obesity Study » (SOS) s’appuyaient sur un échantillon représentatif de 1340 adultes des Comtés de Seattle et de King. Les analyses à partir de la Cohorte RECORD concernaient un échantillon de 7131 adultes de Paris et de la région parisienne. La distance à parcourir jusqu’au supermarché utilisé n’était pas associée au risque d’obésité dans les deux études. Par contre, un faible niveau d’instruction et de faibles revenus, une faible valeur des biens immobiliers à proximité du logement et le fait de faire ses courses dans un supermarché hard discount étaient associés à un risque d’obésité plus élevé dans les deux échantillons.

L’accessibilité spatiale aux équipements sportifs et la pratique sportive

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Date de diffusion : 03/2013

Le but de cette étude était d’investiguer les associations existant entre l’accessibilité spatiale à des types d’équipements sportifs spécifiques et la pratique des sports correspondants, après avoir tenu compte de différentes caractéristiques socio-économiques individuelles et contextuelles. Un niveau d’instruction élevé et un niveau élevé de revenus du ménage étaient associés à la pratique de sports de raquettes, à la natation et à des activités de piscine, et à la pratique du fitness au cours des 7 jours précédents. L’accessibilité spatiale à une piscine étaient associée à la pratique de la natation et de sports de piscine, même après avoir tenu compte des facteurs socio-économiques individuels et contextuels. L’accessibilité spatiale aux équipements n’était pas associée à la pratique des autres sports examinés. Un niveau de revenus élevé au sein du quartier était associé à la pratique de sports de raquettes et de fitness.

Relations entre une typologie de quartiers et la pression artérielle

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Date de diffusion : 03/2013

Les études passées sur les associations entre les quartiers de vie et la pression artérielle se sont souvent appuyées sur des caractérisations imprécises des quartiers. La présente étude s’est intéressée aux associations entre une typologie de quartiers basée sur de nombreuses caractéristiques des quartiers résidentiels et la pression artérielle systolique et diastolique. Six types de quartiers contrastés ont été identifiés et étudiés en relation à la pression artérielle systolique et diastolique. La typologie incluait des quartiers allant de la banlieue à l’urbain central, avec des niveaux différents de dégradation des interactions sociales. Une association a été documentée entre le fait d’habiter dans un quartier urbain défavorisé et la pression artérielle systolique. Cette association était encore apparente après avoir tenu compte des caractéristiques socio-économiques individuelles et des quartiers et de facteurs de risque de l’hypertension artérielle. Différemment, une relation inverse a été observée entre le degré d’urbanicité des quartiers et la pression artérielle diastolique, même après avoir tenu compte de facteurs de risque de l’hypertension.

Multiples caractéristiques des quartiers de résidence et pratique du jogging

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Date de diffusion : 04/2012

L’étude a été publiée dans Preventive Medicine. L’objectif de cette étude était d’examiner les associations entre un grand nombre de caractéristiques environnementales et la pratique du jogging, en prenant en compte de différentes variables réponse complémentaires pour décrire la pratique du jogging. La présence d’espaces verts et ouverts et leur qualité étaient associées à une probabilité plus élevée de jogger et au fait de jogger à l’intérieur de son quartier de résidence plutôt qu’en dehors. De plus, un niveau élevé de cohésion sociale et la présence d’endroits agréables étaient associés à une probabilité plus élevée de jogger, alors que la surface mesurée d’espaces verts et la présence d’une pièce d’eau augmentaient les chances de jogger à l’intérieur de son quartier.

Enseignes et caractéristiques des supermarchés et excès de poids et de graisses abdominales

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Date de diffusion : 06/2011

Au cours des dernières années, beaucoup d’études se sont intéressées aux effets que l’environnement alimentaire est susceptible d’avoir sur le statut pondéral. Toutefois, ces études ont généralement défini l’environnement alimentaire à partir du quartier de résidence, sans savoir si les personnes utilisent ou non les établissements qui se trouvent dans leur quartier. Au contraire, dans l’Etude RECORD, afin de construire des mesures individualisées de l’environnement alimentaire, nous avons demandé aux participants d’indiquer le supermarché dans lequel ils faisaient la majorité de leurs courses. Au total, 7131 participants faisaient leurs courses dans 1097 supermarchés différents. Seules 11% des personnes faisaient la majorité de leurs courses alimentaires dans un magasin situé dans leur quartier de résidence. Une analyse dite « multiniveau » a indiqué qu’après avoir tenu compte du quartier de résidence, deux personnes qui faisaient leurs courses dans le même supermarché avaient un indice de masse corporelle et un tour de taille en moyenne plus comparables que des personnes qui faisaient leurs courses dans des supermarchés différents. Au-delà des effets associés aux caractéristiques socio-économiques individuelles, nous avons trouvé que les personnes qui faisaient leurs courses dans des enseignes spécifiques avaient un indice de masse corporelle plus élevé et un tour de taille plus large. Effectuant des regroupements d’enseignes, nous avons trouvé que, par rapport aux personnes qui faisaient leurs courses dans un citymarché, celles qui faisaient leurs courses dans un petit ou grand supermarché ou dans un hypermarché avaient un indice de masse corporelle plus élevé et un tour de taille plus large. L’excès de poids et de graisses abdominales observé était encore plus important pour les personnes qui faisaient leurs courses dans un supermarché hard discount. De façon intéressante, le fait de recourir à un supermarché hard discount n’était pas associé à un indice de masse corporelle plus important chez les personnes qui avaient un niveau d’instruction élevé. Par contre, le fait de faire ses courses dans un hard discount était associé à un excès de poids de plus en plus important à mesure que le niveau d’instruction des personnes diminuait. Quant à l’interprétation des résultats, il faut garder à l’esprit que les associations identifiées ne traduisent peut-être pas, ou peut-être pas entièrement, un effet causal associé au fait de faire ses courses dans tel ou tel supermarché. Toutefois, quelle que soit l’origine des associations, ces résultats suggèrent qu’en tant que lieu où les préférences alimentaires se traduisent en une série d’achats spécifiques, le supermarché pourrait constituer un endroit pertinent pour développer des interventions nutritionnelles visant à encourager les personnes à modifier leurs comportements alimentaires. Ce travail permet par ailleurs d’identifier des supermarchés dans lesquels de telles interventions nutritionnelles pourraient être plus particulièrement bénéfiques.

Environnements physique, de services et social : quelles associations avec la corpulence et le tour de taille ?

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Date de diffusion : 06/2011

L’objectif des recherches conduites dans un certain nombre de pays sur les relations entre les environnements de vie et le statut pondéral est de proposer des stratégies d’intervention permettant de s’attaquer à l’épidémie d’obésité. Dans cette perspective, il est important de mettre à jour les caractéristiques particulières de l’environnement, notamment physique et de services, qui sont spécifiquement associées au statut pondéral et à un excès de graisses abdominales. Afin d’identifier les mécanismes en jeu, nous avons cherché à voir si différentes caractéristiques des environnements physique, de services et d’interactions sociales étaient associées à l’indice de masse corporelle et au tour de taille des personnes, après avoir tenu compte des caractéristiques socio-économiques des participants et de leur quartier de résidence. Ainsi, au-delà des effets associés aux caractéristiques sociales individuelles et contextuelles, le tour de taille était plus large chez les personnes qui habitaient dans un quartier où la densité du bâti est faible, et où les densités de magasins de fruits et légumes, de restaurants (traditionnels et fast-foods ensemble) et de destinations en général sont faibles. Globalement donc, les situations d’excès de graisses abdominales étaient plus fréquentes dans les zones où les densités sont faibles. Toutefois, les différentes variables de l’environnement physique et de l’environnement de services prises en compte sont très fortement corrélées entre elles. En conséquence, la question se pose de savoir si l’on est véritablement en mesure de démêler les effets associés aux différents facteurs environnementaux à partir des données dont nous disposons. Différentes analyses appuyées sur des méthodologies complémentaires ont été réalisées dans ce but. Dans ces analyses, aucune variable environnementale ne demeurait systématiquement associée au tour de taille lorsque qu’examinée en concurrence d’autres facteurs environnementaux. Néanmoins, certains facteurs tels que le pourcentage de la surface qui est bâtie ou le nombre de magasins de fruits et légumes restaient plus particulièrement associés à un excès de graisses abdominales dans différentes sous-analyses. Toutefois, même l’effet de ces variables tendait à disparaître lorsqu’étudié simultanément avec d’autres facteurs environnementaux fortement associés. Ces analyses suggèrent qu’il n’est pas facile de démêler les effets des différentes facettes de l’environnement physique et de services sur l’excès de poids et de graisses abdominales, particulièrement lorsque ces facteurs renvoient à des densités qui sont très corrélées entre elles. Sur la base de ces résultats, il semble prudent de se borner à conclure à un effet protecteur des fortes densités envisagées de façon globale. Nous explorons actuellement des stratégies d’analyse alternatives visant à mieux comprendre comment les différentes facettes des environnements géographiques de vie se combinent pour influer sur le statut pondéral et la distribution des graisses.

Les disparités sociales d’exposition résidentielle au bruit routier : une étude de justice environnementale

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Date de diffusion : 11/2010

Le bruit lié au trafic routier représente aujourd’hui une des premières nuisances environnementales à laquelle les populations urbaines sont exposées. L’exposition au bruit est susceptible d’affecter la santé et le bien-être au travers d’effets physiologiques (lésions auditives, pathologies cardiovasculaires, troubles du sommeil, etc.) et psychologiques (gêne ressentie, pathologies psychiatriques, troubles du comportement, etc.). Ce risque environnemental pourrait également contribuer aux inégalités sociales de santé via une exposition inégale entre les groupes socio-économiques. Si la problématique de l’injustice environnementale a été largement explorée en matière d’exposition à la pollution atmosphérique, peu d’études se sont en revanche intéressées aux inégalités sociales d’exposition au bruit environnemental, notamment à celui induit par le trafic routier. A partir des données de l’Observatoire du bruit de la Ville de Paris appariées à la Cohorte RECORD, l’objectif de cette étude était d’explorer si les populations socialement défavorisées expérimentent dans leur quartier de résidence des niveaux d’exposition plus élevés que les populations socialement favorisées. En cohérence avec le concept d’injustice environnementale, nous avons mis en évidence des disparités sociales dans l’exposition résidentielle au bruit routier sur la Ville de Paris. Cependant, contrairement aux précédentes études, nous avons montré que les populations vivant dans les quartiers socialement favorisés (définis d’après le niveau d’étude des résidents, la valeur des biens immobiliers du quartier, et la nationalité des résidents) étaient susceptibles d’être exposées dans leur quartier de résidence à des niveaux de bruit routier plus élevés que les individus vivant dans les quartiers socialement défavorisés. Ces résultats étaient cohérents avec la distribution spatiale des niveaux de bruit routier observés sur la Ville de Paris où les principales artères bruyantes de circulation sont localisées aux abords des quartiers d’affaires et touristiques de la capitale, considérés comme favorisés (voir la figure). Par ailleurs, nous avons également mis en évidence une sensibilité de nos résultats à la définition des caractéristiques socio-économiques considérées, en particulier la nationalité des résidents des quartiers. En effet, en considérant la proportion de résidents de nationalité étrangère au sein du quartier, nous avons observé une association apparemment opposée à celles identifiées avec le niveau d’étude et la valeur des biens immobiliers, à savoir une exposition résidentielle au bruit routier plus élevée pour les individus vivant dans les quartiers avec une plus forte proportion d’étrangers. Cependant, quand nous avons redéfini la variable de nationalité en tenant compte du niveau de développement humain des pays, nous avons trouvé, de façon cohérente avec les autres associations, que l’exposition au bruit augmentait à mesure que la proportion d’étrangers de pays développés dans le quartier augmentait et que la proportion d’étrangers de pays sous-développés diminuait. Ces résultats suggèrent 1) qu’il est nécessaire de rester prudent quant à l’interprétation de résultats préliminaires ; et 2) qu’il est important de conduire de façon systématique des analyses de sensibilité avec différentes caractéristiques socio-économiques afin d’éviter de conclure à tort à la présence ou à l’absence d’une situation d’injustice environnementale.

Déterminants individuels et contextuels de la participation à la Cohorte RECORD : identification et correction des biais induits

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Date de diffusion : 11/2010

Dans la littérature sur les effets des quartiers de résidence sur la santé, les études de cohorte utilisées pour étudier de telles associations sont sujettes à un certain nombre de biais, notamment à ceux liés à la participation sélective aux études, qui sont susceptibles de distordre les associations estimées entre expositions environnementales et variables de santé. Dans cette étude, notre premier objectif était de développer un modèle compréhensif des déterminants contextuels de la participation des populations à l’Etude RECORD. Notre second objectif était d’examiner dans quelle mesure les effets des caractéristiques des quartiers sur la participation à l’étude étaient susceptibles de biaiser les associations qui nous intéressent entre caractéristiques socio-économiques des quartiers et prévalence du diabète de type 2. Globalement, le taux de participation à l’Etude RECORD était beaucoup plus élevé pour les populations qui avaient un niveau d’instruction élevé. Après ajustement, le taux de participation était plus faible pour les personnes qui habitaient loin des centres d’examen. La participation à l’étude était par contre plus importante pour les résidents des quartiers où le niveau de revenu médian était élevé et où les prix des biens immobiliers étaient élevés. Quant à l’environnement physique, nous avons observé des taux de participation à l’Etude RECORD plus élevés dans les quartiers où le pourcentage de la surface qui est bâtie était faible et où la hauteur moyenne des bâtiments était faible. Des analyses complémentaires ont confirmé que la distance aux centres et les indicateurs socio-économiques et de densité étaient associés au fait de se rendre aux centres de santé pour y passer un examen, mais n’étaient pas associés (ou très faiblement) avec le taux de participation à l’étude parmi les personnes qui étaient présentes aux centres d’examen. Nous intéressant aux associations entre variables socio-économiques et diabète de type 2, nous avons trouvé que les variations géographiques du taux de participation à l’étude étaient associées à la prévalence du diabète. Nous avons montré qu’il était possible de corriger le biais qui en résulte pour l’association entre niveau d’instruction moyen du quartier et diabète au travers de la modélisation conjointe des déterminants contextuels de la participation à l’étude et des déterminants contextuels du diabète de type 2.

Associations entre niveau socio-économique du quartier de résidence et pression artérielle : rôle du poids et de la fréquence cardiaque comme mécanismes explicatifs ?

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Date de diffusion : 10/2009

Un objectif de ce travail était d’étudier les disparités de pression artérielle qui existent entre quartier d’Île-de-France. En cohérence avec des résultats connus, nous observons des différences de pression artérielle importantes en fonction du niveau d’instruction des individus, une pression artérielle systolique supérieure de 4 mmHg étant observée pour les personnes ayant un niveau d’instruction égal ou inférieur au BEPC par rapport à celle ayant un niveau d’instruction équivalent ou supérieur à BAC + 2. Par ailleurs, au-delà des effets associés aux caractéristiques socio-économiques individuelles, nous observons que la pression artérielle systolique tend à augmenter à mesure que le niveau socio-économique du quartier de résidence diminue. Comme au niveau individuel, des disparités de pression artérielle plus importantes sont observées entre quartiers lorsque l’on tient compte du niveau d’instruction moyen plutôt que du niveau de revenus moyen des habitants du quartier ou d’autres variables socio-économique. Au-delà des effets associés aux caractéristiques socio-économiques individuelles, si l’on divise les quartiers franciliens de l’étude en quatre classes en fonction de leur niveau d’instruction, on observe que la pression artérielle est supérieure de 0,5 mmHg, 1,3 mmHg et 2,4 mmHg dans les trois groupes de quartiers de plus en plus défavorisés par rapport aux quartiers les plus favorisés. Au-delà, l’objectif était de s’intéresser aux mécanismes qui pourraient contribuer à ces disparités, en tenant compte d’un certain nombre de facteurs de risque comportementaux, cliniques et biologique d’hypertension artérielle. Ces analyses suggèrent que 28% de la relation entre niveau d’instruction individuel et pression artérielle et près de 52% de la relation entre niveau d’instruction du quartier et pression artérielle étaient dus au poids et au tour de taille plus importants des personnes moins favorisées. Autrement dit, les disparités sociales d’obésité qui existent en Île-de-France entre quartiers sont assez importantes pour donner lieu à des disparités de pression artérielle entre quartiers favorisés et défavorisés, se répercutant ainsi de façon observable sur ce paramètre biologique intime. Par ailleurs, au-delà de l’obésité, nous trouvons qu’une partie non négligeable des différences de pression artérielle entre quartiers semble liée aux écarts de fréquence cardiaque au repos que l’on observe entre quartiers, phénomène que certains auteurs dans la littérature interpréteraient en termes d’exposition plus importante à des facteurs de stress dans les quartiers défavorisés. Ce travail s’appuyant sur des données transversales (recueillies à un moment unique dans le temps), il convient bien sûr de rester prudent sur les conclusions qu’on en tire.

Les disparités d’obésité en Île-de-France : une influence massive du niveau socio-économique du quartier de résidence

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Date de diffusion : 06/2009

Dans la Cohorte RECORD, 12,4% des participants étaient en situation d’obésité au moment de l’examen. Au-delà de cette valeur moyenne, des différences importantes existent en fonction de la catégorie sociale des individus. Ainsi, le taux d’obésité est tout particulièrement lié au niveau d’instruction des individus (plus encore qu’au revenu), le pourcentage d’obèses étant respectivement de 8%, 12%, 17% et 23% chez les personnes avec un diplôme supérieur à BAC+2, un diplôme entre BAC et BAC+2, un diplôme inférieur au BAC et chez les personnes sans diplôme. Tout l’objet des travaux de l’équipe est de tenir compte, au-delà des caractéristiques des individus, des caractéristiques de leur quartier de résidence. De même qu’au niveau individuel, le niveau d’instruction des habitants du quartier (proportion des résidents ayant un niveau d’instruction supérieur) semble plus fortement lié au risque d’obésité que le revenu moyen du quartier. Ainsi, le graphique ci-contre suggère que le pourcentage d’individus obèses augmente à la fois lorsque diminue le niveau d’instruction des individus et lorsque diminue le niveau d’instruction moyen de leur quartier de résidence. De façon particulièrement remarquable, des analyses plus précises suggèrent que le niveau d’instruction des individus et le niveau d’instruction moyen de leur quartier de résidence contribuent dans des proportions comparables aux disparités sociales massives d’obésité d’obésité que l’on observe en Île-de-France.

Les conditions de vie contrastées des quartiers d’Île-de-France : le quartier comme source de stress ?

Date de diffusion : 06/2009

Il semble important, si l’on veut comprendre comment les quartiers de vie et leurs caractéristiques objectives influent sur la santé, de tenir compte des expériences vécues par les résidents au sein de leur quartier. Nous avons donc cherché à voir si les résidents de certains quartiers sont soumis à un cumul d’expériences plus ou moins négatives au sein de leur environnement de résidence. L’étude réalisée montre que le pourcentage de participants qui déclarent vivre dans un environnement physique dégradé diminue très nettement à mesure qu’augmentent les revenus du quartier. Ainsi, les habitants des quartiers moins favorisés rapportent beaucoup plus souvent un manque d’entretien des équipements collectifs, la présence de détritus dans la rue, des problèmes de vandalisme et des façades d’immeubles du quartier en mauvais état. Au-delà, il est important de tenir compte, à côté des aspects de l’environnement physique, des relations sociales au sein du quartier. Sur ce plan, les habitants des quartiers défavorisés sont nettement plus nombreux à rapporter des incivilités ou comportements agressifs de personnes de leur quartier, déclarent plus fréquemment avoir été personnellement victime d’une agression physique ou verbale, rapportent beaucoup plus souvent se sentir en insécurité dans leur quartier, et sont également plus nombreux à faire état de conflits de voisinage. A la fois les situations socio-économiques et ces conditions de vie sont susceptibles de jouer sur le bien-être des personnes. Au total, 12% des participants indiquent que le fait de vivre dans leur quartier est une source de stress pour eux. Toutefois, ainsi que l’indique la figure ci-contre, du groupe des quartiers favorisés aux quartiers les moins favorisés, ce sont 4%, 6%, 11% et 27% des enquêtés qui sont dans cette situation. De même, le pourcentage des participants qui estiment que le fait de vivre dans leur quartier les rend parfois « cafardeux ou déprimés » augmentent très fortement des quartiers les plus favorisés aux quartiers les plus défavorisés. Dans nos prochains travaux, il s’agira de voir si des différences entre quartiers sont également observées lorsque l’on tient compte de véritables indicateurs de mauvaise santé psychologique (par exemple de dépression).