Un article qui vient de paraître dans la revue PLoS One a cherché à voir si le supermarché où les personnes font leurs courses alimentaires était associé aux problèmes d’excès de poids.

L’étude montre que les 7131 participants enquêtés faisaient leurs courses dans 1097 supermarchés différents. Près de 90% des participants faisaient leurs courses en dehors de leur quartier de résidence.

L’étude suggère que deux personnes qui faisaient leurs courses dans le même supermarché avaient un indice de masse corporelle et un tour de taille plus similaire que des participants qui faisaient leurs courses dans des supermarchés différents.

Les analyses ont révélé que le fait de faire ses courses dans certaines enseignes, notamment dans certains hypermarchés et supermarchés hard discount, et dans des supermarchés attirant une clientèle peu instruite était associé à un indice de masse corporelle plus élevé et à un tour de taille plus large.

Il a par ailleurs été observé que le fait de faire ses courses dans un supermarché hard discount n’était pas associé à la corpulence chez les personnes qui avaient un niveau d’instruction élevé mais que faire ses courses dans un hard discount était associé à un indice de masse corporelle de plus en plus élevé à mesure que le niveau d’instruction des personnes diminuait.

Si ces résultats ne permettent pas de conclure à un effet causal du supermarché où l’on fait ses courses, ils suggèrent que le supermarché constitue un lieu pertinent pour développer des interventions nutritionnelles et pourraient servir à identifier les supermarchés dans lesquels de telles interventions seraient plus particulièrement bénéfiques.

La sixième lettre d'information de l’Etude RECORD vient d’être envoyée à l’ensemble des participants de l'Etude.

Cette lettre décrit notamment l'Etude RECORD GPS que nous mettons actuellement en place, dans laquelle les participants sont invités à porter un GPS et un accéléromètre pendant 7 jours consécutifs.

Elle contient par ailleurs deux articles sur des résultats récents de nos travaux. Le premier article s’intéresse à l’activité de marche récréative, alors que le second se focalise sur la pratique du jogging. L’un et l’autre de ces travaux examinent les relations qui existent entre de multiples caractéristiques de l’environnement, le vécu des personnes au sein de leur quartier, la météo au cours des derniers jours et les comportements d’activité physique récréative interrogés sur la même période.

Bonne lecture à tous !

Dans cet article, Cinira Lefèvre a cherché à voir si différentes caractéristiques des environnements physique, de services et d’interactions sociales étaient associées à l’indice de masse corporelle et au tour de taille des personnes.

Les analyses suggèrent qu'après avoir tenu compte des caractéristiques socio-économiques des participants et de leur quartier de résidence, le tour de taille était plus large chez les personnes qui habitaient dans un quartier où la densité du bâti est faible, et où les densités de magasins de fruits et légumes, de restaurants (traditionnels et fast-foods ensemble) et de destinations en général sont faibles. Globalement donc, les situations d’excès de graisses abdominales étaient plus fréquentes dans les zones où les densités sont faibles.

Toutefois, des analyses conduites à partir de méthodes innovantes montrent qu’il n’est pas facile de démêler les effets des différentes facettes de l’environnement physique et de services sur l’excès de poids et de graisses abdominales, particulièrement lorsque ces facteurs renvoient à des densités qui sont très corrélées entre elles.

Au total, il a semblé plus prudent de se borner à conclure à un effet protecteur des densités envisagées de façon globale.

L’article peut être téléchargé ici.

Un nouvel article à partir de l’Etude RECORD, consacré aux multiples déterminants de la fréquence cardiaque au repos, vient d’être accepté pour publication dans la revue Social Science and Medicine.

Au niveau individuel, une fréquence cardiaque plus élevée a été observée chez les participants qui avaient un faible niveau d’instruction, chez les ouvriers, chez les personnes qui n’étaient pas propriétaires de leur logement et chez celles qui n’étaient pas parties en vacances l’année passée. Au-delà de ces facteurs individuels, les analyses montrent que la fréquence cardiaque au repos augmentait à mesure que diminuait le niveau d’instruction des résidents du quartier.

Combinant l’ensemble des facteurs socio-économiques individuels et contextuels, la fréquence cardiaque au repos était plus élevée de 1,1 battement par minute, 1,7 battement par minute et 3,8 battements par minute dans les 3 groupes de participants de plus en plus défavorisés socialement, comparés au groupe de participants les plus favorisés.

Une analyse de médiation a enfin montré qu’environ 20% de la relation entre niveau socio-économique et fréquence cardiaque était imputable à la pratique sportive moins fréquente des populations défavorisées, que 15% de cette association était dû à leur tour de taille plus large et que seul 4% de cette relation était attribuable aux jambes en moyenne plus courtes (ou plus exactement aux facteurs de risque associés) des participants défavorisés.

L’article peut être téléchargé ici.

Un nouvel article décrivant l’Etude RECORD paraîtra prochainement dans l’International Journal of Epidemiology.

Ce document récapitule les principales hypothèses à l’origine du projet RECORD et ses objectifs. Il fournit par ailleurs une liste exhaustive des données collectées dans le cadre de l’étude, en s’intéressant tout particulièrement aux procédures de recueil (notamment des données de mobilité) mises en œuvre dans la seconde vague du  projet. Enfin, l’article propose une synthèse des premiers résultats obtenus à partir de l’Etude RECORD.

La cinquième lettre d’information de l’Etude RECORD vient d’être envoyée à l’ensemble des participants de l'Etude.

Cette lettre contient notamment deux articles sur des résultats récents de nos travaux. La première étude rapportée cherche à voir s’il existe des associations entre l’enseigne et les caractéristiques du supermarché où les personnes font leurs courses et l’excès de poids ou de graisses abdominales. Le second travail s’intéresse aux relations qui existent entre, d’une part, les multiples caractéristiques de l’environnement physique, de l’environnement de services et de l’environnement d’interactions sociales, et d’autre part, l’excès de poids et de graisses abdominales.

Bonne lecture à tous !

Depuis février 2011, nous avons commencé à ré-inviter l’ensemble des participants de l’Etude RECORD à un second examen de santé et à une seconde vague d’enquête.

Coordonnée par l’Inserm et l’Université Pierre et Marie Curie, la seconde vague de l’étude est réalisée en collaboration étroite avec le Centre d’Investigations Préventives et Cliniques et l’Université de Montréal.

Nous avons déjà enquêté 880 participants.

Disposant d’une seconde mesure des facteurs de risque cardiovasculaires 4 à 5 ans après la première mesure, il sera possible d’examiner dans quelle mesure les caractéristiques sociales des personnes et celles de leur quartier de résidence sont associées à une évolution du profil de risque cardiovasculaire au cours du temps.

Par ailleurs, la seconde vague de l’étude s’intéresse tout particulièrement aux habitudes de mobilité, en géocodant un certain nombre de lieux d’activité où les personnes se rendent régulièrement. Ces données devraient permettre de tenir compte des phénomènes de mobilité et du « comportement spatial » des personnes dans l’étude des effets de l’environnement sur la santé.

Dans un second article accepté pour publication dans la revue Epidemiology, Cinira Leal s’est intéressée dans le cadre de son doctorat aux relations qui existent entre niveau socio-économique du quartier et indice de masse corporelle ou tour de taille en Île-de-France.

Sur le plan méthodologique, toute la question était de savoir si les données empiriques dont nous disposons permettent de conclure qu’il existe une relation entre niveau socio-économique du quartier et statut pondéral ou graisses abdominales après ajustement sur les caractéristiques socio-économiques des individus. Certaines critiques publiées dans la littérature scientifique suggèrent en effet que ces relations pourraient n’être basées que sur des extrapolations excessives des modèles statistiques utilisés pour les analyses.

Le travail réalisé montre au contraire qu’il est possible de conclure, au moins en Île-de-France, que l’indice de masse corporelle et le tour de taille des personnes augmente régulièrement à mesure que le niveau socio-économique, et tout particulièrement le niveau d’instruction du quartier, diminue.

Les auteurs remercient l’Agence Régionale de Santé d’Île-de-France, l’IReSP et l’InVS qui ont tout particulièrement soutenu ce travail.

Suite à l’appel d’offre 2010 de l’IReSP, nous initions un nouveau projet qui vise à informer les interventions qui cherchent à réduire la prévalence des facteurs de risque métaboliques au travers d’un dépistage précoce et de la stabilisation médicamenteuse de ces facteurs de risque.

Le projet poursuit les objectifs suivants :

(i) examiner s’il existe des disparités d’accessibilité spatiale à l’offre de soins sur le territoire d’étude ;

(ii) étudier les disparités sociales et spatiales de dépistage biologique des facteurs de risque cardiovasculaires, de suivi médical et d’accès aux traitements antihypertenseurs et hypolipémiants recommandés ;

(iii) explorer les mécanismes qui sont à l’origine de ces disparités, en tenant compte, dans une perspective multiniveau, de facteurs mesurés au niveau du contexte géographique de résidence des personnes, au niveau des médecins consultés ou de leur contexte géographique d’exercice et au niveau individuel.

Nous remercions chaleureusement l’INPES et l’IReSP, ainsi que l’Assurance Maladie, pour leur soutien dans ce projet.

L’UMR-S 707 participe à la réalisation d’un tableau de bord sur la santé des parisiens coordonné par l’Observatoire Régional de Santé d’Île-de-France pour le compte de la Sous-Direction de la Santé de la Ville de Paris.

L’exploitation des données recueillies pour les 2128 participants parisiens de l’Etude RECORD permettra d’enrichir les nombreux travaux présentés dans ce recueil.

Nous adressons nos remerciements à la Sous-direction de la Santé de la Ville de Paris, et tout particulièrement à Ghislaine Grosset.